L’approche ABR est un complément de choix au traitement conventionnel de la paralysie cérébrale.
Contexte
La paralysie cérébrale touche environ 0,2-0,3% [1,2] de la population, selon des statistiques conservatrices, et correspond à l’un des fardeaux économiques les plus importants parmi les désordres de développement (3).
Les carences phénotypiques associées à la paralysie cérébrale varient en fonction de l’âge de l’individu et de la sévérité de son atteinte. Les fonctions motrices des patients atteints de paralysie cérébrale sont évaluées par le Système de Classification de la Fonction Motrice Globale (SCFMG) qui classifie les patients cérébro-lésés en fonction de leurs performances aux tests fonctionnels selon une classification allant de 1 à 5. (4)
Les patients atteints de paralysie cérébrale souffrent des changements dégénératifs et atrophiques au niveau de leur système musculo-squelettique. De plus, l’environnement bio-mécanique difficile dans lequel ils évoluent constitue un milieu métabolique peu favorable (5). ]. Cette situation itérative, appelée cycle dégénératif, doit être arrêtée pour maintenir l’état de santé ou renversée pour initier des progrès au sein de la population cérébro-lésée.
Principe de la thérapie ABR:
En complémentarité de l’approche conventionnelle, Advanced Bio-Mechanical Rehabilitation (ABR) est une méthode qui vise le transfert d’un stimulus localisé aux tissus généralement négligés des patients souffrant de déformations musculo-squelettiques caractéristiques de la paralysie cérébrale. Le but de cette thérapie est de susciter le remodelage ou le renforcement de ces tissus irréguliers et affaiblis par un processus de mécano-transduction.
Importance des Fascia
Au cours de la dernière décennie, l’afflux de découvertes démontrant l’importance mécanique des fascias continue de bâtir la base solide nécessaire pour transmettre et affermir le précieux message. Dans la littérature conventionnelle, les fascias ont été ignorés et considérés comme des tissus passifs et mécaniquement peu significatifs dans les activités quotidiennes. Une telle affirmation est périmée et inexacte. Les fascias, même si passifs par définition, jouent un rôle important dans la mécanique musculo-squelettique en aidant à supporter des poids significatifs.
La simple observation de l’abondance des tissus fasciaux dans le corps humain devrait suffire à admettre qu’on se doit de ré-évaluer leur rôle. De nombreuses études ont confirmé la réponse – les tissus physiologiques des patients atteints de paralysie cérébrale ont des propriétés déséquilibrées et dissociées lorsque comparées à la norme. Conséquemment, les complexités présentées par cet environnement mécanique irrégulier ne permet peut-être pas l’application sans heurt de l’approche conventionnelle davantage élaborée pour des situations aigues que des conditions chroniques comme la paralysie cérébrale.
Par ailleurs, au cours de la dernière décennie, de nouvelles découvertes ont souligné l’importance de la pression intra-abdominale (entre autres, considérée comme étant également une fonction de l’enveloppe fasciale) sur la stabilité de la colonne vertébrale. Les patients atteints de paralysie cérébrale sont souvent dépourvus de stabilité de la colonne vertébrale au point de restreindre leur habileté à s’asseoir de façon indépendante. En outre, cette faiblesse abdominale est souvent associée à une respiration superficielle et peut mener à une désegmentation apparente entre le haut et le bas du corps.