Partie 2
Vitalité et la Vigueur vs vulnérabilité et la fragilité
Il y a deux jours, j’ai parlé du concept de Robustesse versus faiblesse du cou et du tronc, mettant en lumière l’importance de construire une structure solide pour permettre à votre enfant de contrôler le haut de son corps, et soulignant le côté utopique de l’entraînement lorsque le canevas structurel n’est pas suffisamment solide.
Aujourd’hui, j’aimerais discuter d’un autre concept essentiel sur lequel repose le développement moteur de votre enfant: la vitalité
Votre enfant a-t-il suffisamment d’énergie, de vigueur pour répondre aux demandes qui lui sont faites quotidiennement? ‘Lève ta tête!’ ‘Tiens-toi droit!’ ‘Mets ta jambe devant l’autre!’ ‘Regarde la vidéo’, ‘Rampe!’, ‘Va à l’école!’ ‘Fais ci, fais ça!’, ‘T’es capable!’
Regardons-y de plus près…
Où les enfants ordinaires puisent-ils leur énergie?
De la nourriture (et, bien sûr, de la bonne absorption des nutriments), de la digestion, de l’hydratation, de la respiration et du sommeil… telles sont les sources énergétiques qui leur permettent de répondre aux demandes physiques, intellectuelles et métaboliques sur une base quotidienne.
Mais, même lorsqu’ils ont épuisé cette énergie tout au long de la journée, il leur reste toujours un ‘surplus’ qui leur permet de grandir et de se remodeler au cours de la nuit. La pile n’est jamais complètement épuisée.
Qu’en est-il de l’enfant atteint de paralysie cérébrale?
L’absorption des nutriments ne se fait pas aussi bien, l’hydratation n’est pas idéale, la respiration est loin d’être optimale et le sommeil est rarement totalement réparateur.
Conséquemment, l’enfant cérébrolésé ne bénéficie pas des mêmes sources énergétiques que ses frères et sœurs.
En fait, ces déficiences constituent un lourd tribu sur son énergie générale… si bien qu’il dépense au moins trois fois plus d’énergie qu’eux pour les mêmes activités, soient-elles métabolique, intellectuelle ou physique.
Trois fois plus!!! Réalisez-vous bien ce que ça veut dire?
Trois fois plus d’énergie pour respirer, digérer, bouger ou même resté(e) assis(e) dans son fauteuil roulant! Si le trajet pour aller à l’école est d’une heure, il suscite la même fatigue qu’un trajet de 3 heures pour l’enfant atteint de paralysie cérébrale et ceci en dehors de la stimulation quotidienne! Accepteriez-vous d’endurer une fatigue quotidienne de 6 heures de voyage pour aller travailler? Cinq jours par semaine?
Résultat: l’enfant cérébrolésé est souvent épuisé, dépourvu de tout ‘surplus’ qui lui permettrait de grandir et se développer comme les autres.
Stimuler à tout prix n’est pas la solution!
La stimulation doit être intelligente, planifiée et appliquée de façon stratégique. Autrement, vous épuisez votre enfant qui doit déjà faire face à d’importants défis métaboliques, physiques et sensoriels.
Renforcer les fascias (tissus conjonctifs qui entourent et pénètrent les organes internes) améliore son métabolisme de façon automatique et spontanée. L’enfant commence à respirer mieux, digérer mieux et dormir mieux.
Par conséquent, son énergie se voit triplée et il a maintenant la possibilité d’avoir plus d’interactions avec son entourage.
Ceci devrait être votre principal objectif, quel que soit le type de réhabilitation pour lequel vous optez par la suite.
Dans les semaines qui suivent, expérimentez ces deux petits changements dans la vie de votre enfant.
1. Identifiez les activités qui lui demandent beaucoup d’énergie et introduisez des périodes de relaxation (où il ne fera rien);
planifiez des moments loin du bruit et du chaos; planifiez des sessions de musique douce, etc.
2. Doublez sa consommation d’eau
Seulement avec ces deux petits changements, votre enfant sentira la différence, sera plus relax, ouvert à son environnement et à vous!
La prochaine fois, je vous parlerai d’une autre amélioration que vous pouvez atteindre avec votre enfant:
Répertoire Multi-Dimensionnel de Mouvements vs les ouvements robotiques… autrement dit, comment mettre fin aux mouvements en ‘bloc’ de votre enfant.
Soyez-y!